Voici DNA.LAND, le plus grand projet d'analyse du génome humain au monde

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Voici DNA.LAND, le plus grand projet d'analyse du génome humain au monde

Il s’appelle DNA.LAND et c’est le plus vaste projet d’analyse de génomes humains qui ait jamais vu le jour. Son but : étudier les gènes de millions de personnes, afin d’établir comment ils influencent leur santé et leurs caractéristiques physiques.

Pourquoi un si grands nombre de participants ? Car pour découvrir comment les gènes influencent le bon fonctionnement de l’organisme, les scientifiques ne peuvent tirer des résultats fiables qu’en travaillant sur des grands nombres d’individus, de manière à ce que les liens statistiques entre tel gène et tel caractère (par exemple, une prédisposition à l’obésité) soient les plus solides possibles.

C’est ainsi que le généticien computationnel Yaniv Elrich du Massachussets Institute of Technology (États-Unis) a eu une idée qui promet de pousser la recherche génétique dans le domaine des mégadonnes (les grands corpus de données ou “big data”) : se servir, pour ses analyses, de la grande quantité de génomes déjà séquencés par des entreprises commerciales de généalogie, telles que Family Tree DNA, Ancestry.com 23andMe. Ces dernières proposent de remonter son lignage en recherchant dans l’ADN des traces de parenté avec d’autres participants.

L’IDÉE : ANALYSER LES GÉNOMES HUMAINS DÉJÀ SÉQUENCÉS PAR DES ENTREPRISES COMMERCIALES

Moyennant paiement, quiconque peut envoyer à ces entreprises de génomique un échantillon de salive ou de sang, et recevoir en échange une analyse complète de l’ADN (chromosomes autosomiques, chromosomes sexuels, mitochondries), suite à laquelle il ou elle sera mis en contact avec les personnes les plus proches génétiquement.

Avec le projet de science participative DNA.LAND, Yaniv Elrich, surnommé le “hacker du génome” compte ainsi exploiter ces bases de données génomiques déjà existantes, ce qui lui épargnerait tout le processus, aussi coûteux que fastidieux, de la récolte des échantillons génétiques, de leur séquençage et du stockage des données.

Il a ainsi lancé un appel à participation aux personnes ayant déjà fait séquencer leur génome par voie commerciale, afin qu’ils mettent à disposition les résultats à la science. Présenté ce 10 octobre à la conférence annuelle de la Société américaine de génétique humaine (ASHG), DNA.LAND sera réalisé en tandem avec Joseph Pickrell du New York Genome Center et de l’université Columbia (New York).

LE BUT : ÉTABLIR DES LIENS STATISTIQUEMENT SIGNIFICATIFS ENTRE GÈNES ET MALADIES

L’avantage pour les participants à la plate-forme DNA.LAND ? Ils gagneront des informations supplémentaires sur leur profil génétique (car le séquençage commercial présente des “trous”) et pourront connaître les personnes avec qui ils partagent le plus de séquences génétiques, et qui font donc peut-être partie de leurs cousins éloignés.

De leur côté, en plus d’un très grand nombre de séquences génétiques, les chercheurs auront aussi accès à des informations précieuses sur le vécu et l’état de santé des participants et de leur famille d’origine. Ils espèrent ainsi établir des relations plus étroites entre la présence de certaines séquences d’ADN et de certaines maladies, comme les cancers, les démences (Alzheimer) ou les maladies métaboliques (diabète, obésité…).

Pour l’instant, DNA.LAND compte 6651 participants, mais avec l’accélération des techniques de séquençage, le nombre de participants pourrait connaître une inflation considérable. Yaniv Elirch affirme que d’ici à 2025, deux milliards de personnes par le monde pourraient avoir fait séquencer leur génome par voie commerciale. Ce qui pourrait grandement profiter aux projets scientifiques !

Une mise en garde cependant : si DNA.LAND assure qu’il traitera les données que de manière anonyme, les chercheurs eux-mêmes affirment qu’il ne serait pas impossible qu’ils puissent identifier une personne rien qu’à partir de son ADN ! Dévoiler l’identité d’une personne à partir de ses gènes était d’ailleurs l’un des objets d’étude précédents de Yaniv Elrich…

Pour preuve de leur bonne foi, Elrich et Pickrell ont publié l’intégralité de leur génome sur la plateforme DNA.LAND.

Fiorenza Gracci – Science & Vie

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