L'explosion en Chine met hors-service un supercalculateur

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L'explosion en Chine met hors-service un supercalculateur

Le supercalculateur Tianhe-1A, basé au centre national des superordinateurs de Tianjin, a été arrêté durant quelques heures pour des raisons de sécurité

186.368 coeurs qui se répartissent les calculs, une puissance électrique de 4040 kW pour fonctionner, et une performance de calculs atteignant 2,566  Teraflops par seconde. Le supercalculateur Tianhe-1A est un mastodonte dont les organes sont hébergés dans le centre national des superordinateurs de Tianjin. Un bâtiment (le point rouge dans la carte ci-dessous) situé à environ 750 mètres en face du l’endroit où s’est produit une terrible explosion mercredi 12 août 2015 dans la soirée.

D’après l’agence Chine Nouvelle, l’ordinateur n’aurait subi aucun dommage. “Bien protégé dans une pièce aux murs renforcés, il fonctionnait parfaitement quelques minutes après l’explosion” aurait assuré Liu Guangming, le directeur du centre à l’agence. Le supercalculateur aurait toutefois été éteint manuellement “pour des raisons de sécurité“. Les vitres du bâtiment abritant la machine ont en effet été soufflées par l’explosion. De plus, des plafonds se seraient effondrés à l’intérieur de l’édifice affirme l’agence, citant un membre de l’équipe travaillant sur l’ordinateur. “Sa base de données est intacte” précise Liu Guangming.

Le supercalculateur Tianhe-1A était, en 2010, la plus puissante machine du monde. Cinq ans plus tard, elle a dégringolé à la 24 ième place du classement, dont la tête est actuellement occupée par une autre machine chinoise : Tianhe-2. Basé dans la ville de Guangzhou, à presque 1500 kilomètres au sud, près de Hong Kong. Ce monstre est 13 fois plus puissant que Tianhe-1A puisqu’il affiche une puissance insolente de 33,862 Teraflops par seconde. Il domine la tête du classement depuis juin 2013.

La performance de calcul, actuellement comptabilisée en pétaflop, ce qui représente un million de milliards d’opérations par seconde, devrait néanmoins se mesurer à l’horizon 2020 en exaflop, soit un milliard de milliards d’opérations par seconde. La Chine, qui a dans sa manche deux machines de 100 pétaflops prévues pour l’année prochaine, projette d’atteindre en premier ce cap dès 2018 avec ses propres composants, se passant donc du monopole des fabricants américains Nvidia, Intel et AMD. Historiquement, le CEA a été le pionnier en France des superordinateurs en raison de la nécessité de simuler le fonctionnement de la charge nucléaire dans le cadre du maintien de la dissuasion. Mais rapidement, les supercalculateurs ont ouvert leur puissance à d’autres domaines. A côté de la recherche purement scientifique (par exemple sur la structure du génome ou la maladie d’Alzheimer), les applications industrielles se taillent désormais la part du lion. “La simulation a évolué assez récemment de la vérification de la viabilité d’un concept technique au design créatif de nouvelles formes de produits“, résumait l’année dernière Jean-François Lavignon, qui supervise le développement et la conception des superordinateurs chez Bull, le leader français du secteur.

Sciences et Avenir

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