Les futurs mots de passe s'avalent et s'injectent

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Les futurs mots de passe s'avalent et s'injectent

Les nouveaux systèmes d’identification pour le paiement mobile seront les mots de passes avalés, implantés ou injectés, rapporte le Wall Street Journal. C’est ce qu’a affirmé Jonathan Leblanc, le responsable mondial de la promotion du développement chez Paypal, dans une présentation intitulée «Kill all Passwords» donnée au cours de diverses conférences. Il y souligne que 91% des internautes utilisent l’un des 1.000 mots de passe les plus courants, ce qui rend leurs comptes vulnérables, et affirme que la technologie a fait un grand pas en avant vers la «véritable intégration avec le corps humain».

Jonathan Leblanc explique que les méthodes d’identification vont passer de l’extérieur du corps (comme l’empreinte digitale) à des fonctions internes, comme la reconnaissance des veines ou des battements du coeur. Il faudra alors implanter ou avaler des dispositifs qui permettront une «identification naturelle du corps».

Ces dispositifs pourront être des implants cérébraux, des ordinateurs greffables, ou encore des objets à avaler qui rechargeront leurs batteries grâce à l’acidité de l’estomac. Dans une interview, Jonathan Leblanc explique au Wall Street Journal:

«S’il y a un mot de passe faible, on a besoin de le renforcer avec quelque chose de physique derrière.»

Si les systèmes d’identification biométriques (empreinte digitale, rétine…) peuvent refuser l’accès à un utilisateur valide par erreur, ce ne sera pas le cas de ces nouveaux dispositifs. Jonathan Leblanc donne l’exemple d’une puce contenant des capteurs ECG qui observeraient l’activité électrique unique du cœur et en transmettrait les données par Wifi à des «tatouages informatiques portatifs», ou encore d’une capsule comestible qui détecterait les niveaux de glucose. Les données seraient cryptées pour éviter le piratage.

Jonathan Leblanc précise que si PayPal parle de ces technologies, cela ne signifie pas forcément que l’entreprise pense les adopter, mais plutôt qu’elle cherche à se repositionner comme un leader dans ce champ de recherche. Il admet que le chemin est encore long avant que les normes culturelles rattrapent les dispositifs que l’on peut ingérer ou s’implanter.

Comme le dit Mother Jones, pas besoin d’être un conspirationniste pour avoir quelques inquiétudes au sujet de cette nouvelle technologie. Le site remarque que les compagnies d’assurances seraient par exemple ravies d’utiliser des informations comme notre taux de diabète pour estimer que l’on a avalé un beignet de trop et qu’elles ne financeront pas la pose d’un anneau gastrique.

En 2013, Motorola avait déjà mentionné la possibilité d’«avaler son mot de passe» lors de la conférence All Things Digital. Comme l’expliquait alors French Web, cette pilule mise au point par le département des technologies avancées de Motorola contenait une puce qui s’activait dans l’estomac et envoyait un signal pour identifier l’utilisateur. L’entreprise avait présenté lors de la même conférence un tatouage doté d’une puce fonctionnant sur le même principe.

slate.fr

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