Faire pousser des patates sur Mars pourrait fonctionner, selon la Nasa

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Faire pousser des patates sur Mars pourrait fonctionner, selon la Nasa

Une étude soutenue par l’Agence spatiale américaine indique qu’il serait possible de faire pousser des pommes de terre sur Mars, comme dans le blockbuster Seul sur Mars, avec Matt Damon.

Faire pousser des patates sur Mars, science ou science-fiction? Ceux qui ont vu le film ou lu le livre Seul sur Mars se sont probablement posé la question quand ils ont vu l’astronaute Mark Watney (Matt Damon) survivre sur la planète rouge en cultivant un champ de pomme de terre. Notamment en fertilisant la terre martienne, et donc stérile, avec ses propres excréments.

La question avait également titillé l’Agence spatiale américaine (Nasa), qui avait donc annoncé début 2016, quelques mois après la sortie de blockbuster, vouloir lancer une étude sur le sujet avec l’aide du Centre international de la pomme de terre (CIP).

Les expériences ne pouvant évidemment pas se dérouler directement sur Mars, les scientifiques ont d’abord construit un CubeSat, une boîte high-tech équipée de pompes et de tuyaux pour acheminer des nutriments très riches -mais pas d’excréments-, de lumières LED et d’instruments permettant de reproduire le plus fidèlement possible “les conditions atmosphériques -pression, taux d’oxygène et de CO²-, les cycles lumineux jour/nuit et les niveaux de radiation de Mars”.

En février 2017, des chercheurs ont ensuite rempli leur CubeSat de terre provenant du désert péruvien de La Joya, particulièrement aride. Ils ont ensuite planté un tubercule, sélectionné parmi 4000 variétés de pommes de terre, et installé deux caméras qui diffusent tout ce qu’il se passe 24h/24 dans la boîte, puis l’ont scellée.

La patate pousse

Bonne nouvelle, les résultats préliminaires “sont positifs”, indique le communiqué de presse publié le 8 mars par le CIP. Concrètement, un plant de pomme de terre a déjà bien poussé, comme le montre cette vidéo accélérée enregistrée entre le 16 février au 5 mars 2017.

“Si ce plan est capable de tolérer les conditions extrêmes auxquelles nous l’avons soumis dans notre CubeSat, alors il a de bonnes chances de pousser aussi sur Mars, s’est réjoui Julio Valdivia-Silva, un scientifique de la Nasa et de l’Université ingénierie et de technologie de Lima. Nous allons maintenant faire d’autres expériences avec d’autres plans pour déterminer quelle variété de patates se développe le mieux. Nous voulons également déterminer quelles sont les conditions nécessaires à la survie d’un plan de patate.”

Les sceptiques ne manqueront pas de souligner que même si le sol péruvien utilisé est particulièrement infertile et proche du sable que l’on peut trouver sur Mars, ça n’est pas pour autant le même. Et qu’il contient probablement quelques microbes qui ont pu aider au développement du plan. Dès lors, l’expérimentation ne prouve pas à 100% qu’il est possible de cultiver des patates sur Mars.

Des recherches pour anticiper les changements climatiques

Autre critique soulevée, les chercheurs ont utilisé des boutures de pomme de terre plutôt que des graines. Or les pommes de terre qui seront envoyées sur mars aux futurs astronautes auront été conditionnées pour le voyage, c’est-à-dire soit thermostabilisées -chauffées à haute pression-, soit irradiées. Ce qui rendrait une culture par bouture “compliquée”, note la Nasa sur Twitter.

Les scientifiques restent tout de même confiants, comme Bruce Bugbee, un botaniste de la Nasa qui indiquait en 2015 qu’il ne voyait absolument aucune raison que les patates ne puissent pas pousser dans le sol martien, rapporte Science Alert. Il avait, néanmoins, expliqué que la méthode développée dans Seul sur Mars, soit mélanger la terre à des excréments humains, pouvait être “toxique pour les plants”.

Le CIP rappelle aussi qu’en plus de probablement aider les futurs fermiers martiens, le but de leurs recherches est aussi d’aider les fermiers terriens. “Nos résultats indiquent que nos techniques fonctionnent pour faire pousser des variétés dans des zones touchées, ou qui seront touchées par les changements climatiques”, se réjouissent les scientifiques.

Par Victor Garcia – lexpress.fr

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