{"id":47444,"date":"2018-01-10T10:35:30","date_gmt":"2018-01-10T10:35:30","guid":{"rendered":"http:\/\/www.massarate.ma\/?p=47444"},"modified":"2018-01-10T10:35:30","modified_gmt":"2018-01-10T10:35:30","slug":"la-chine-veut-visiter-la-face-cachee-de-la-lune-cette-annee","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.massarate.ma\/la-chine-veut-visiter-la-face-cachee-de-la-lune-cette-annee.html","title":{"rendered":"La Chine veut visiter la face cach\u00e9e de la Lune cette ann\u00e9e"},"content":{"rendered":"

\"La<\/p>\n

Chang’e 4, c’est le nom de la mission que la Chine doit lancer cette ann\u00e9e vers la face cach\u00e9e de la Lune pour y d\u00e9poser un rover. C’est une r\u00e9elle perc\u00e9e dans l’exploration lunaire et un pas important pour le pays ainsi que\u00a0la communaut\u00e9 scientifique mondiale.<\/p>\n

Parmi la quarantaine de lancements annonc\u00e9s pour 2018, plusieurs attireront notre attention : le retour en vol du\u00a0Longue Marche 5 (le plus gros lanceur chinois), mais, surtout, les deux lancements de la mission chinoise Chang’e 4, dont l’objectif est de d\u00e9poser sur la face cach\u00e9e de la\u00a0Lune<\/span>\u00a0un\u00a0rover<\/span>, du jamais-vu. La\u00a0face cach\u00e9e de la Lune<\/span>\u00a0est d’un tr\u00e8s grand int\u00e9r\u00eat scientifique et y faire rouler un rover devrait permettre un retour tr\u00e8s significatif.<\/p>\n

Cette mission sera r\u00e9alis\u00e9e en deux parties, avec un premier lancement en juin et un second dans le courant de l’ann\u00e9e. En juin, un satellite de relais de communication de 425 kg s’installera \u00e0 quelque 60.000 km d’altitude autour de la Lune. La r\u00e9ussite de cette premi\u00e8re \u00e9tape\u00a0conditionne la suite des op\u00e9rations. En effet, ce satellite sera utilis\u00e9 pour relayer les communications entre le rover Chang’e 4 et la\u00a0Terre<\/span>\u00a0mais aussi\u00a0aider \u00e0 son atterrissage.<\/p>\n

Au sol, le rover \u00e9tudiera les conditions g\u00e9ologiques propres \u00e0 ce c\u00f4t\u00e9-ci de la Lune. Il faut savoir que la face cach\u00e9e de notre satellite pr\u00e9sente une\u00a0g\u00e9ologie<\/span>\u00a0unique, compl\u00e8tement diff\u00e9rente de celle de la face visible depuis la Terre : elle poss\u00e8de beaucoup moins de grands crat\u00e8res et, pour ainsi dire, aucune mer. Elle\u00a0t\u00e9moignerait par ailleurs d’une\u00a0activit\u00e9 volcanique<\/span>\u00a0relativement r\u00e9cente, pouvant remonter \u00e0 100 millions d’ann\u00e9es ; elle compte aussi bien plus de crat\u00e8res d’impacts que la face visible (certains sont tr\u00e8s jeunes).<\/p>\n

Tester un \u00e9cosyst\u00e8me sur la Lune<\/h2>\n

Le rover devrait v\u00e9rifier si des plantes sont susceptibles d’\u00eatre cultiv\u00e9es sur la Lune. Pour cela, il embarquera un conteneur rempli de graines, mais aussi\u00a0d’insectes. Il v\u00e9rifiera aussi si des vers \u00e0 soie sont capables d’y\u00a0produire du dioxyde de carbone et si des pommes de terre et des graines y \u00e9mettent de l’oxyg\u00e8ne par photosynth\u00e8se.<\/p>\n

Enfin, la face cach\u00e9e de la Lune\u00a0a un environnement \u00e9lectromagn\u00e9tique propre, ce qui en fait un site id\u00e9al pour l’\u00e9tude\u00a0radio<\/span>\u00a0\u00e0 basses\u00a0fr\u00e9quences<\/span>\u00a0de l’univers<\/span>. Le rover pourrait donc embarquer un radiot\u00e9lescope dont les observations ne seraient pas perturb\u00e9es par les signaux radio artificiels terrestres et l’ionosph\u00e8re<\/span>\u00a0de notre Plan\u00e8te. Le professeur d’astrophysique Heino Falcke, de l’universit\u00e9 Radboud (Pays-Bas), a r\u00e9cemment d\u00e9clar\u00e9 au\u00a0Guardian<\/em>\u00a0qu’il \u00e9tait en pourparlers avec les Chinois afin que son radiot\u00e9lescope soit embarqu\u00e9 sur le rover.<\/p>\n

L’h\u00e9lium 3 sera-t-il l’\u00e9nergie du futur ?<\/h2>\n

Cette mission est \u00e9galement d’un tr\u00e8s grand int\u00e9r\u00eat \u00e9conomique. Il faut savoir que les \u00e9chantillons ramen\u00e9s lors des missions Apollo ont d\u00e9montr\u00e9 que le sol de notre satellite naturel est parsem\u00e9 d’h\u00e9lium 3. Or, selon les scientifiques, cet isotope de l’h\u00e9lium pourrait devenir, dans le futur, le carburant privil\u00e9gi\u00e9 des centrales nucl\u00e9aires \u00e0 fusion contr\u00f4l\u00e9e, permettant de produire des quantit\u00e9s ph\u00e9nom\u00e9nales d’\u00e9nergie sans la moindre pollution ni radioactivit\u00e9. Cet \u00e9l\u00e9ment est plus abondant sur la Lune que sur Terre, et probablement plus encore sur la face cach\u00e9e de la Lune. En 2015, Ouyang Ziyuan, le responsable scientifique du\u00a0programme chinois d\u2019exploration lunaire<\/span>, estimait :\u00a0\u00ab La Lune est\u00a0tellement riche en h\u00e9lium 3 que cela pourrait r\u00e9gler le probl\u00e8me des besoins en \u00e9nergie de l’humanit\u00e9 pour au moins 10.000 ans<\/em>\u00a0\u00bb.<\/p>\n

La Chine, qui a un grand programme de d\u00e9veloppement de la fusion thermonucl\u00e9aire, esp\u00e8re pouvoir un jour ma\u00eetriser cette source d’\u00e9nergie en utilisant l’h\u00e9lium 3 comme combustible. Elle a d\u00e9j\u00e0 lanc\u00e9 des recherches sur la possibilit\u00e9 d’ouvrir une mine sur la Lune et l’h\u00e9lium 3 lunaire est toujours un objectif plus ou moins important dans\u00a0chaque mission de son programme.<\/p>\n

R\u00e9my Decourt | Futura-Sciences<\/span><\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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