![\"\"](\"http:\/\/www.massarate.ma\/wp-content\/uploads\/2015\/09\/diabete-salive.jpg\")
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Dot\u00e9 d\u2019un capteur \u00e9lectronique, un prot\u00e8ge-dents pourrait analyser la salive afin de mesurer les niveaux de lactate, de cortisol ou d’acide urique et envoyer le r\u00e9sultat par liaison radio Bluetooth. \u00c9tudi\u00e9 par des chercheurs am\u00e9ricains, cet appareil aurait de nombreuses applications m\u00e9dicales ou sportives.<\/p>\n
Destin\u00e9e \u00e0 humidifier les muqueuses de la bouche et \u00e0 pr\u00e9parer la digestion des aliments, la\u00a0salive est aussi un liquide d\u2019une grande complexit\u00e9. Elle contient des bact\u00e9ries ainsi que de nombreux biomarqueurs qui, dans certains cas, pourraient suppl\u00e9er les analyses de sang auxquelles doivent se soumettre les personnes souffrant de maladies chroniques. C\u2019est dans ce but que des chercheurs du Center for Wearable Sensors<\/a> de l\u2019universit\u00e9 de Californie \u00e0 San Diego (\u00c9tats-Unis) ont mis au point un prot\u00e8ge-dents \u00ab intelligent \u00bb. L\u2019appareil, qui est encore au stade de la preuve de concept, est d\u00e9crit en d\u00e9tails dans un article paru dans la revue Biosensors and Bioelectronics<\/a>.<\/p>\n Il int\u00e8gre un capteur qui, selon sa configuration, peut d\u00e9tecter les niveaux de lactate, de\u00a0cortisol ou d’acide urique dans la salive et transmettre cette information en temps r\u00e9el \u00e0 un\u00a0smartphone ou un ordinateur via une connexion sans fil Bluetooth. \u00ab La possibilit\u00e9 de suivre en continu et de fa\u00e7on non-invasive des biomarqueurs salivaires rec\u00e8le des promesses consid\u00e9rables en mati\u00e8re d\u2019applications biom\u00e9dicales ou sportives \u00bb, estime le professeur Joseph Wang, sp\u00e9cialis\u00e9 en nano-ing\u00e9nierie, qui a co-d\u00e9velopp\u00e9 ce prot\u00e8ge-dents. Les chercheurs envisagent notamment qu\u2019il puisse servir \u00e0 \u00e9valuer les performances des sportifs ou encore \u00e0 d\u00e9terminer le niveau de stress chez les soldats ou les pilotes.<\/p>\n Mais le syst\u00e8me pourrait aussi aider les personnes souffrant de maladies telles que le diab\u00e8te en rempla\u00e7ant les prises de sang. C\u2019est d\u2019ailleurs \u00e0 cette fin que le premier prototype de ce prot\u00e8ge-dents a \u00e9t\u00e9 mis au point. Son capteur peut mesurer l\u2019acide urique, un marqueur li\u00e9 au diab\u00e8te et \u00e0 la goutte qui, pour le moment, se surveille via les analyses sanguines. Pour concevoir ce mini laboratoire \u00e9lectronique, l\u2019\u00e9quipe de l’UC San Diego a fabriqu\u00e9 son capteur par s\u00e9rigraphie en utilisant de l\u2019argent, de l\u2019encre bleu de Prusse et de l\u2019uricase, une enzyme qui r\u00e9agit \u00e0 l\u2019acide urique.<\/p>\n \u00c9tant donn\u00e9 la quantit\u00e9 de biomarqueurs que contient la salive, il fallait s\u2019assurer que le capteur ne r\u00e9agisse qu\u2019en pr\u00e9sence d\u2019acide urique. C\u2019est l\u00e0 qu\u2019intervient la nano-ing\u00e9nierie. Pour commencer, les chercheurs ont cr\u00e9\u00e9 des \u00ab serrures chimiques \u00bb pour ne laisser passer que les substances biochimiques les plus petites. Ensuite, une couche d\u2019uricase enferm\u00e9e dans des polym\u00e8res va r\u00e9agir de mani\u00e8re s\u00e9lective \u00e0 l\u2019acide urique. La rencontre entre l\u2019enzyme et l\u2019acide urique g\u00e9n\u00e8re du peroxyde d\u2019hydrog\u00e8ne que le bleu de Prusse peut alors d\u00e9tecter. Des petites bandes m\u00e9talliques incorpor\u00e9es dans le capteur vont alors transmettre l\u2019information \u00e0 la carte \u00e9lectronique sous forme de signal \u00e9lectrique. Ce signal est ensuite num\u00e9ris\u00e9 puis envoy\u00e9 par liaison Bluetooth \u00e0 un terminal ind\u00e9pendant pour analyse.<\/p>\n Pour le moment, le prot\u00e8ge-dents n\u2019a pas \u00e9t\u00e9 test\u00e9 en conditions r\u00e9elles. Les chercheurs ont pr\u00e9lev\u00e9 des \u00e9chantillons de salive qu\u2019ils ont d\u00e9pos\u00e9s sur le dispositif afin d\u2019\u00e9valuer sa viabilit\u00e9. Les analyses ont \u00e9t\u00e9 men\u00e9es avec des \u00e9chantillons de sujets sains et de personnes souffrant d\u2019hyperuric\u00e9mie pour lesquelles le capteur a mesur\u00e9 un taux d\u2019acide urique quatre fois sup\u00e9rieur \u00e0 la normale. Enfin, de nouvelles analyses ont \u00e9t\u00e9 pratiqu\u00e9es apr\u00e8s que les personnes malades ont pris un traitement \u00e0 base d\u2019Allopurinol pour faire baisser l\u2019uric\u00e9mie. Le capteur a d\u00e9cel\u00e9 la baisse du niveau d\u2019acide urique au bout de quatre \u00e0 cinq jours de traitement. En temps normal, les patients doivent pratiquer plusieurs prises de sang et se baser sur l\u2019apparition et la fin des\u00a0sympt\u00f4mes pour d\u00e9buter et arr\u00eater leur traitement.<\/p>\n La prochaine \u00e9tape pour l\u2019\u00e9quipe du Center for Wearable Sensors va consister \u00e0 int\u00e9grer toute l\u2019\u00e9lectronique dans le prot\u00e8ge-dents afin qu\u2019il puisse \u00eatre utilis\u00e9 en conditions r\u00e9elles. Divers tests de biocompatibilit\u00e9 vont \u00eatre men\u00e9s. Les concepteurs se donnent environ un an pour parvenir \u00e0 la version finale du produit.<\/p>\n Marc Zaffagni, Futura-Sciences<\/span><\/em><\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Dot\u00e9 d\u2019un capteur \u00e9lectronique, un prot\u00e8ge-dents pourrait analyser la salive afin de mesurer les niveaux de lactate, de cortisol ou d’acide urique et envoyer le r\u00e9sultat par liaison radio Bluetooth. \u00c9tudi\u00e9 par des chercheurs am\u00e9ricains, cet appareil aurait de nombreuses applications m\u00e9dicales ou sportives. 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