{"id":40486,"date":"2015-07-14T11:52:10","date_gmt":"2015-07-14T11:52:10","guid":{"rendered":"http:\/\/www.massarate.ma\/?p=40486"},"modified":"2015-07-14T11:52:10","modified_gmt":"2015-07-14T11:52:10","slug":"cerveau-comment-se-forment-nos-souvenirs","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.massarate.ma\/cerveau-comment-se-forment-nos-souvenirs.html","title":{"rendered":"Cerveau : comment se forment nos souvenirs"},"content":{"rendered":"

\"Cerveau<\/p>\n

Pour la premi\u00e8re fois, des chercheurs sont parvenus \u00e0 retracer avec pr\u00e9cision la formation d’un souvenir dans la m\u00e9moire \u00e0 l’\u00e9chelle cellulaire.<\/p>\n

Notre m\u00e9moire est tr\u00e8s efficace : il ne suffit que de quelques secondes pour qu’elle enregistre un \u00e9v\u00e9nement personnel, comme le premier jour de sa rentr\u00e9e en 6e, son premier baiser, ou encore la fois o\u00f9 l’on essaie son nouveau v\u00e9lo re\u00e7u \u00e0 No\u00ebl. Toutes ces informations, comprenant l’\u00e9v\u00e9nement en soi mais aussi la date et son contexte (lieu, moment, personnes pr\u00e9sentes etc.) sont stock\u00e9es par la m\u00e9moire dite “\u00e9pisodique”. Comment proc\u00e8de-t-elle ? L’enregistrement d’un souvenir implique l’activation tr\u00e8s rapides de neurones, qui “s’illuminent” individuellement si un \u00e9l\u00e9ment rappelant la sc\u00e8ne resurgit, r\u00e9v\u00e8le une \u00e9quipe de chercheurs de l’universit\u00e9 de Californie (aux \u00c9tats-Unis) et de Leicester (au Royaume-Uni). Un m\u00e9canisme c\u00e9r\u00e9bral fascinant que ces scientifiques viennent de d\u00e9couvrir et qu’ils d\u00e9taillent dans la revue Neuron<\/em><\/a>.<\/p>\n

La d\u00e9couverte du “neurone Jennifer Aniston”<\/h2>\n

La compr\u00e9hension de la formation d’un souvenir dans la m\u00e9moire \u00e9pisodique commence r\u00e9ellement en 2005, lorsque des neuroscientifiques\u00a0d\u00e9c\u00e8lent un neurone ne s\u2019activant que lorsque l’on montre des photos de l’actrice am\u00e9ricaine Jennifer Aniston aux cobayes<\/a>. Un autre neurone ne r\u00e9agissait qu\u2019aux photos d’une autre com\u00e9dienne, Halle Berry, et ce m\u00eame avec son masque de Catwoman. “Mais attention toutefois \u00e0 l’interpr\u00e9tation de cette \u00e9tude : celle-ci ne prouve pas qu’un seul neurone s’active lorsque l’on voit une image de Jennifer Aniston ou de Halle Berry,<\/em> commente \u00e0Sciences et Avenir<\/em> Gabriel Lepousez, chercheur en neurosciences \u00e0 l’Institut Pasteur. Il en existe forc\u00e9ment d’autres car il serait trop risqu\u00e9 qu’un seul neurone soit charg\u00e9 de m\u00e9moriser une image, puisqu’en cas de perte, l’image serait \u00e0 jamais oubli\u00e9e.” <\/em>En fait, selon des travaux ult\u00e9rieurs, un nombre assez faible de neurones serait impliqu\u00e9 dans la repr\u00e9sentation d\u2019une personne, d\u2019un lieu ou d\u2019un concept donn\u00e9, rendant le cerveau terriblement efficace pour le stockage d’informations.<\/p>\n

Dans cette nouvelle \u00e9tude, les chercheurs sont parvenus \u00e0 observer ce fameux “neurone Jennifer Aniston” chez 14 patients atteints d’une forme grave d’\u00e9pilepsie (voir encadr\u00e9 ci-dessous). Ils leur ont implant\u00e9 des \u00e9lectrodes dans une zone du cerveau appel\u00e9e “lobe temporal m\u00e9dian”, comprenant notamment l’hippocampe et l\u2019amygdale et connue pour \u00eatre impliqu\u00e9e dans la m\u00e9morisation. La pr\u00e9cision de la mesure \u00e9tait telle que les chercheurs pouvaient distinguer l\u2019activit\u00e9 de neurones isol\u00e9s.<\/p>\n

Une seule image suffit \u00e0 associer une personne et un lieu \u00e0 vie<\/h2>\n

Les chercheurs ont donc commenc\u00e9 par montrer aux volontaires des portraits d\u2019acteurs, comme Jennifer Aniston ou Clint Eastwood (pour changer). Puis, apr\u00e8s avoir identifi\u00e9 les neurones qui s’activent \u00e0 la vue de ces personnes, ils ont montr\u00e9 de nouveau aux patients ces m\u00eames c\u00e9l\u00e9brit\u00e9s mais avec, au dernier plan, un monument connu. Ainsi, Jennifer Aniston se trouvait devant la Tour Eiffel et Clint Eastwood au pied de la Tour de Pise (voir ci-contre). Les volontaires devaient alors m\u00e9moriser ces associations. Enfin, seuls les images des lieux leur \u00e9taient pr\u00e9sent\u00e9s. Verdict : l\u2019image de la tour Eiffel d\u00e9clenchait l\u2019activation de “neurones Aniston”, celle de la Tour de Pise les “neurones Eastwood”. Et devant les autres images, ces neurones demeuraient totalement inactifs.<\/p>\n

\u00c9tonnamment, il a suffit aux sujets de voir une seule fois le montage personnalit\u00e9\/monument pour qu’ils m\u00e9morisent l’association. “C\u2019est un changement radical par rapport aux exp\u00e9riences men\u00e9es chez l\u2019animal, pour qui cet apprentissage est observ\u00e9 apr\u00e8s de nombreux entra\u00eenements,<\/em>explique Gabriel Lepousez. “C\u2019est crucial pour comprendre le processus neurologique sous-jacent \u00e0 la formation de souvenirs en situation r\u00e9elle,<\/em>ajoute dans un communiqu\u00e9 Rodrigo Quian Quiroga, co-auteur de l’\u00e9tude,car au quotidien, nous ne sommes pas expos\u00e9s de fa\u00e7on r\u00e9p\u00e9t\u00e9e \u00e0 un \u00e9v\u00e9nement pour nous en rappeler, une fois suffit.”<\/em> Ce dernier esp\u00e8re que la d\u00e9couverte de ce m\u00e9canisme pourrait<\/span> conduire \u00e0<\/span> une meilleure compr\u00e9hension<\/span> de la perte de<\/span> m\u00e9moire et<\/span> de nouvelles m\u00e9thodes pour<\/span>combattre<\/span> la maladie d’Alzheimer<\/span> et<\/span> d’autres maladies neurologiques<\/span>.<\/p>\n

Sciences et Avenir<\/span><\/em><\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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