{"id":36796,"date":"2015-02-03T11:28:49","date_gmt":"2015-02-03T11:28:49","guid":{"rendered":"http:\/\/www.massarate.ma\/?p=36796"},"modified":"2015-02-03T11:28:49","modified_gmt":"2015-02-03T11:28:49","slug":"un-mini-cerveau-dans-la-moelle-epiniere-veille-a-notre-equilibre","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.massarate.ma\/un-mini-cerveau-dans-la-moelle-epiniere-veille-a-notre-equilibre.html","title":{"rendered":"Un mini-cerveau dans la moelle \u00e9pini\u00e8re veille \u00e0 notre \u00e9quilibre"},"content":{"rendered":"

\"Un<\/p>\n

Une part du maintien postural est assur\u00e9e par un groupe de neurones log\u00e9s dans la moelle \u00e9pini\u00e8re qui fonctionnent comme un mini-cerveau.<\/p>\n

\u00c9QUILIBRE<\/strong>. Plusieurs organes et processus physiologiques participent au contr\u00f4le postural et au maintien de l\u2019\u00e9quilibre chez l\u2019homme. Le principal est le syst\u00e8me vestibulaire contenu dans l\u2019oreille interne mais la vision et les m\u00e9canor\u00e9cepteurs situ\u00e9s sur les muscles, tendons et articulations sont \u00e9galement sollicit\u00e9s. Une nouvelle d\u00e9couverte, publi\u00e9e dans la revue Cell<\/em><\/a>, sugg\u00e8re qu\u2019un groupe de neurones si\u00e9geant la moelle \u00e9pini\u00e8re est responsable des ajustements fins qui permettent de tenir debout y compris sur sols glissants.<\/p>\n

Un lien entre le cerveau et les pieds<\/h5>\n

Quand nous nous tenons debout et marchons, des capteurs sensitifs sous la plante des pieds d\u00e9tectent les changements subtils de pressions et le mouvement. Ces capteurs envoient des signaux \u00e0 la moelle \u00e9pini\u00e8re puis au cerveau”<\/em> explique Martyn Goulding, de l\u2019Institut Salk pour les \u00e9tudes biologiques. “Notre \u00e9tude ouvre une boite noire car jusqu\u2019\u00e0 pr\u00e9sent nous ne savions pas comment ces signaux \u00e9taient cod\u00e9s ou transform\u00e9s dans la moelle \u00e9pini\u00e8re. En outre on comprenait mal comment cette information tactile \u00e9tait fusionn\u00e9e avec d\u2019autres informations sensorielles pour contr\u00f4ler le mouvement et la posture”<\/em> pr\u00e9cise-t-il.<\/p>\n

RAGE<\/strong>. A l\u2019aide de techniques d\u2019imagerie de pointe, qui s\u2019appuient notamment sur des virus de la rage remani\u00e9s, les scientifiques de l\u2019Institut Salk ont pu observer les fibres nerveuses qui transmettent les signaux tactiles de la plante des pieds jusque dans la moelle \u00e9pini\u00e8re. Ils ont constat\u00e9 que la connexion dans la colonne vert\u00e9brale se fait au niveau d\u2019un groupe de neurones dorsaux appel\u00e9s ROR\u03b1. Ces neurones ROR\u03b1 se connectent \u00e0 leur tour avec les centres moteurs du cerveau, sugg\u00e9rant qu’ils pourraient servir de lien essentiel entre le cerveau et les extr\u00e9mit\u00e9s des membres inf\u00e9rieurs.<\/p>\n

Lorsque l’\u00e9quipe de Martyn Goulding a d\u00e9sactiv\u00e9 les neurones ROR\u03b1 dans la moelle \u00e9pini\u00e8re de souris g\u00e9n\u00e9tiquement modifi\u00e9es, les chercheurs ont constat\u00e9 que les rongeurs \u00e9taient encore capables de marcher sur terrain plat. En revanche, ils \u00e9taient beaucoup moins aptes \u00e0 se d\u00e9placer sur un parcours accident\u00e9 que leurs cong\u00e9n\u00e8res avec des neurones ROR\u03b1 intacts. En cause\u00a0: un d\u00e9ficit dans l\u2019habilet\u00e9 motrice fine, celle-la m\u00eame que nous utilisons pour tenir debout sur du verglas ou toute autre surface glissante.<\/p>\n

Des pistes pour le traitement des vertiges et l\u2019am\u00e9lioration de la posture chez les seniors<\/h5>\n

Le r\u00f4le des neurones ROR\u03b1 ne se r\u00e9sume pas \u00e0 une zone d\u2019interconnexion entre les fibres sensitives p\u00e9riph\u00e9riques et le cerveau. Ils sont \u00e9galement directement reli\u00e9s\u00a0aux neurones de la moelle \u00e9pini\u00e8re ventrale qui contr\u00f4lent le mouvement. Ils constituent ainsi une sorte de “mini-cerveau<\/em>” qui r\u00e9gule les mouvements. “Nous pensons que ces neurones combinent les informations sensitives et les injonctions du cerveau pour dire aux pieds comment se d\u00e9placer<\/em>“, explique Steeve Bourane, un des signataires de l\u2019\u00e9tude. “Si vous vous tenez sur une surface glissante pendant une longue p\u00e9riode, vous remarquerez que vos muscles des mollets deviennent raides, m\u00eame si vous ne vous \u00eates pas rendu compte que vous les utilisiez<\/em>. Votre corps est sur pilote automatique, faisant constamment des corrections subtiles tout en vous lib\u00e9rant pour r\u00e9aliser\u00a0d’autres t\u00e2ches de niveau sup\u00e9rieur,<\/em>\u00a0” ajoute-t-il.<\/p>\n

PHASE<\/strong>. Cette \u00e9tude inaugure une nouvelle phase des neurosciences qui promet de fournir des explications pr\u00e9cises et compl\u00e8tes sur la fa\u00e7on dont le syst\u00e8me nerveux code et int\u00e8gre l’information sensorielle pour g\u00e9n\u00e9rer \u00e0 la fois un mouvement conscient et inconscient. “Comment le cerveau cr\u00e9e un<\/em>percept sensoriel et le transforme en une action est l’une des questions centrales de la neuroscience<\/em>,” ajoute Martyn Goulding. “Notre travail offre une vue vraiment robuste de voies neurales et des processus qui sous-tendent le contr\u00f4le du mouvement et comment le corps per\u00e7oit son environnement. Nous sommes au d\u00e9but d’un changement r\u00e9el dans le domaine, ce qui est terriblement excitant\u00a0<\/em>” conclut le scientifique.<\/p>\n

Une meilleure compr\u00e9hension de ces circuits devrait favoriser\u00a0le d\u00e9veloppement de th\u00e9rapies pour les l\u00e9sions de la moelle \u00e9pini\u00e8re et les maladies qui affectent la motricit\u00e9 et l’\u00e9quilibre, ainsi qu’offrir de nouveaux\u00a0moyens de pr\u00e9vention des chutes chez les personnes \u00e2g\u00e9es.<\/span><\/p>\n

Sciences Et Avenir<\/span><\/p>\n

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