Internet des Objets face aux épidémies émergentes : essaie prospectif -2-

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Dr.Imane Douabi: Biologiste médicale / chercheuse en santé digitale.

 

L’HOMME ET LES EPIDEMIES :

Depuis l’origine de l’humanité, l’homme a traversé trois principales transitions épidémiologiques[1] qui ont marqué l’évolution des épidémies au cours du temps (7).

1- la 1ère transition épidémiologique : elle s’étalait de la période du Néolitique[2] à l’ère industrielle :

Les hommes qui vivaient en petits groupes mobiles se basant sur la chasse, la pêche et la cueillette, étaient plausiblement atteints d’infections dues à certains agents pathogènes, comme par exemple des virus de la famille des Herpesviridae, des rétrovirus endogènes, des bactéries telles que Salmonella typhi et celles du genre Staphylococcus, ou encore des parasites comme Enterobius vermicularis responsable de l’oxyurose (7). Cependant, leur mode de vie nomade, en petits groupes, ne permettait pas l’apparition d’épidémie car le contact entre les groupes humains était rare, ce qui ne facilitait pas la transmission de maladies contagieuses. (8).

A la faveur de la révolution agricole, avec l’adoption des sociétés du mode sédentaire et la domestication des animaux, et ensuite l’agglomération de ces sociétés dans des villes (9), les maladies infectieuses se sont transmises à un échelon local. La survenue des épidémies a donc commencé lors de la transformation des conditions humaines de vie.

Il s’agit de la révolution néolithique datée il y a 12000 ans. Les épidémies de cette époque sont alors favorablement apparues, au moyen d’une nouvelle écologie microbienne qui a pris place, ainsi que de nouveaux vecteurs et de nouveaux réservoirs animaux qui ont surgis. Notant que les regroupements humains en villes, l’ignorance du monde microscopique, et la précarité de l’hygiène facilitaient l’émergence d’une variété d’agents pathogènes (9).

Par ailleurs, les pratiques adoptées dans la culture du sol, tel que le défrichage des terres et la culture sur brûlis pratiquée notamment en Afrique de l’Ouest pourraient avoir exposé respectivement les agriculteurs aux aoûtats, qui vivent dans les hautes herbes et qui transportent la bactérie Orientia tsutsugamushi, l’agent responsable du typhus des broussailles, et à Anopheles gambiae, le vecteur du paludisme ainsi que l’Aedes aegypti, le vecteur de la fièvre jaune et de la dengue (7). Enfin, l’irrigation et l’utilisation des excréments humains, comme engrais, auraient fortement exposé des populations à plusieurs agents pathogène notamment des parasites tel que Shistosoma haematobium agent de la bilharziose.

D’un autre côté, le bétail tel que le bœuf a permis la transmission de la variole, la lèpre, la tuberculose, la diphtérie, la typhoïde, ainsi que le ténia.  Le mouton  a transmis à l’homme le charbon, le porc et le poulet, la grippe, et le cheval, le tétanos. Le chien a transmis la rougeole (7,9) Les animaux péri-domestiques, comme les rongeurs et les moineaux, en s’installant autour et dans les habitations humaines, auraient transmis de nombreuses infections, telles que la peste bubonique, les fièvres hémorragiques dues aux Hantavirus, la fièvre typhoïde ou encore l’histoplasmose (7).

C’est ainsi que le Néolithique distingue le tournant globale de l’histoire des épidémies avec la première modification par l’homme de son environnement naturel et de son mode de vie. Abdel Omran[3] a nommé cette première transition épidémiologique « âge de la pestilence et de la famine ». Sachant que jusqu’au milieu du XVIIIème siècle (1750), l’espérance de vie était de 25 ans, autrement dit, pas de grande différence avec celle de l’homme de la préhistoire, vers les années 1790, l’espérance de vie se situait entre 25 et 30 ans.

C’est ainsi que le premier millénaire était jalonné par l’apparition des maladies endémiques d’origine zoonotique. Ce phénomène était dû à l’augmentation et la concentration des habitants, d’abord dans des villages puis dans des villes, ce qui a permis aux agents pathogènes de proliférer et de se propager plus largement. De plus, les carences alimentaires et les famines, relatives à une réduction de la diversité alimentaire étaient vraisemblablement l’un des facteurs d’adaptation des microbes à l’Homme en affaiblissant ses défenses immunitaires (7).

Quand les différentes civilisations ont commencé à se faire la guerre, elles facilitaient en fait la transmission continentale des infections. En effet, la mise en place de systèmes administratifs, politiques, économiques et sociaux de plus en plus sophistiqués a été à l’origine de la genèse de structure étatiques en Europe, en Afrique et en Amérique, conjointement à l’avènement de l’écriture, ce qui  a permis la création des premières administrations, des systèmes militaires et du commerce.  Ces civilisations pourvues d’organisations élaborées commençaient à s’orienter vers l’expansion militaire. Les échanges commerciaux et les nombreuses guerres, en même temps que l’ignorance du mode de transmission des germes écartant toute mesure efficace de prévention autre que la quarantaine ou la mise à l’écart, ont été à l’origine de grandes épidémies (7).

Les épidémies de cette époque, qualifiées de « pestes » de l’Antiquité, illustrent clairement l’intrication des différents facteurs responsables de leur émergence. Voici des exemples :

La peste d’Athènes :

Cette épidémie est apparue à la Grèce antique 430 et 426 av. J.C. le tiers de la population est décédé par cette fièvre qui a surgie lors du siège de la ville par Sparte, au moment de la guerre du Péloponnèse (10).

Les épidémies de peste due au bacille de Yersin :

* La peste de Justinien : entre le VI et VIII siècle, l’Europe et l’Asie connaissaient la première grande épidémie de peste bubonique[4]. La pandémie atteint son paroxysme lors du règne de l’empereur Justinien, d’où son nom d’ailleurs, à la tête de l’Empire romain d’Orient, l’empire byzantin. La peste s’est apparue en vingtaine de vagues successives durant deux siècles (541-767).  Environ 50 millions de personnes sont décédées par cette maladie (7,10).

* La grande peste ou peste noire : Due au bacille du Yersin, il s’agit de la pandémie la plus célèbre et la plus terrifiante de l’histoire, en quelques années, de 1347 à 1353, elle aurait tué environ 34 millions de personnes (7,10). Le développement du commerce et le déclanchement des guerres auraient largement contribué à sa diffusion. Le foyer épidémique aurait pris naissance en Inde ou en Chine, puis la maladie serait arrivée sur les bords de la mer Noire avec les cavaliers Mongols. Lors du siège, par ces derniers, de Caffa (actuelle théodosie), port de Crimée dont les génois avaient fait un comptoir commercial, la maladie fut transmise aux assiégés.

La trêve signée, à causes du déplacement des Génois la maladie s’est disséminée à travers leur trajet, Constantinople, Messine, Gênes, Venise puis Marseille. Les unes après les autres, toutes les riches cités portuaires du bassin méditerranéen sont touchées en un an. En trois ou quatre ans, l’épidémie envahit toute l’Europe, l’Afrique du Nord, ainsi que le Proche et le Moyen-Orient. C’est ainsi que la pandémie marqua durablement et largement les esprits humains (10).

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, cette épidémie est réapparue sur les hauts plateaux chinois. Désastreusement, avant de se répandre en Orient principalement sur le pourtour de la mer Rouge, ce fléau fit près de 100 millions de mort à l’échelle mondiale (10).

Par ailleurs, le déploiement des épidémies, à partir du XVe siècle puis tout au long des cinq derniers siècles, se sont ensuite poursuivies avec l’exploration et l’impérialisation des Européens et la conquête de l’Amérique, source d’un véritable choc écologique. Ils ont entrainé avec eux la diffusion transocéanique des maladies infectieuses souvent létales (7).

* La contamination des colonies par la variole (7) : la variole est une maladie virale très contagieuse, actuellement éradiquée, elle a été introduite sur le continent américain par les conquérants espagnols et portugais. Elle s’est répandue rapidement ; provoquant de véritables hécatombes, au sein des populations autochtones non immunisées contre ce germe étranger.

* La transmission de la fièvre jaune aux colons (7) : la fièvre jaune est une maladie hémorragique virale aigue. Originaire d’Afrique, la fièvre jaune a fait irruption dans le Nouveau Monde avec la traite des Noirs. Le virus et son vecteur, le moustique Aedes aegypti, ont été introduits par les esclaves au XVIIe siècle. La première épidémie de cette fièvre hémorragique remonte à 1648 dans l’ile de Barbade. A compter de cette époque, les Caraibes ont constitué le plus important foyer de cette maladie en Amérique. Plusieurs dramatiques épidémies ont été déclenchées sur la côte Est des Etats-Unies d’Amérique.

2- La deuxième transition épidémiologique : elle est apparue à la fin du XIXe siècle, et caractérisée par le déclin des maladies infectieuses grâce aux progrès médicaux, sanitaires et alimentaires.

   Robert Koch[5] puis Louis Pasteur[6] furent les premiers à démontrer le rôle joué par les agents infectieux. Ces avancées scientifiques ont permis l’amélioration de la nutrition, de l’hygiène et de la prévention. Ce qui était à la faveur du déclin vers cette deuxième transition, dite « âge du recul des pandémies ». Celle-ci correspond à l’élimination des grandes crises de mortalité liées à des épidémies ou à des pandémies spécifiques.

Notant que dans le passé, les épidémies étaient vécues et subies comme une fatalité. Peste, choléra, typhus ou même syphilis, semblaient survenir, évoluer et guérir par des forces divines ou occultes. C’est avec la révolution des sciences, notamment, l’invention du microscope, la maîtrise de la fermentation et la culture microbienne que l’étude des germes microscopiques a gagné sa place dans la compréhension et la lutte contre les maladies infectieuses.

A partir du XIXe siècle, le paysage des maladies infectieuses a changé grâce à l’amélioration de l’alimentation et l’hygiène, aux découvertes scientifiques (7) et le recul de la famine, ce qui a contribué à l’atténuation des épidémies.

Effectivement, avec la multiple découverte des vaccins, dès l’innovation de la vaccination contre la variole grâce aux travaux de Edward Jenner[7], puis la découverte des antibiotiques par Alexandre Fleming[8], des maladies autrefois mortelles, comme la scarlatine, la rougeole, la rubéole, les oreillons, le tétanos ou la diphtérie, ont vu leur impact sur la mortalité́ des pays industrialisés reculer de manière spectaculaire. Si bien que la poliomyélite n’existe plus en Occident et la variole a été́ éradiquée du globe au début des années 1980.

Mis à part les progrès en termes d’hygiène, de nombreuses découvertes scientifiques ont favorisé la compréhension et l’appréhension des maladies infectieuses. En effet, l’épidémiologie du paludisme a également été développée avec la découverte de l’hématozoaire responsable de la maladie, en 1878 par Alphonse Laveran. Une dizaine d’années plus tard, Ronald Ross a montré que les anophèles en étaient les vecteurs. De plus, l’agent de la fièvre jaune a été découvert par Carlos J.Finalay en 1881 et le bacille de la peste par Alexandre Yersin en 1894. Ainsi, les avancées en termes de vaccination se sont ainsi multipliées et accélérées autour de 1900 avec la mise à disposition des vaccins contre la peste et le choléra ainsi que du sérum antidiphtérique (7).

Corrélativement, les mesures de précaution prises par les états sont devenues plus systématiques et plus efficaces. Partout, les quarantaines ont été réglementées (7). L’office International d’hygiène Publique (OIHP) a été créé en 1907 avec pour but d’élaborer les principes directeurs de lutte contre les maladies infectieuses. Après la première guerre mondiale, la coordination sanitaire entre l’ensemble des pays a été confiée au comité d’hygiène de la société des Nations SDN (ancêtre de l’organisation des Nations Unies (ONU)). L’OIHP poursuivant, en parallèle, sa tâche de prévention contre la propagation des épidémies. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est fondée en 1948, pour regrouper et développer l’ensemble des activités de l’OIHP et du comité d’hygiène de la SDN.

La variole a été déclarée maladie éradiquée par l’OMS en 1980. D’autres maladies infectieuses à distribution très large comme la poliomyélite ou la rougeole ont vu leur incidence fortement réduite. (7)

Toutes ces mesures ont permis la chute de la mortalité liée aux maladies infectieuse, particulièrement dans les pays développés, comme par exemple aux USA. Ainsi, après 1800, l’espérance de vie avoisinait les 35 ans, autrement dit, à la fin du XIXe siècle on note une montée notable en matière des gains en espérance de vie. Sachant que ces données sont calculées sur les mortalités de l’année, les guerres marquent remarquablement une interruption bien franche et immédiate.

Les scientifiques ont alors pensé détenir les armes contre les fléaux qui ont assailli la population humaine pendant des milliers d’années (7). Pourtant, avec l’émergence de nouvelles maladies infectieuses, telles que le sida (syndrome d’immunodéficience acquise) ou la légionellose, la ré-émergence de maladies que l’on croyait sous contrôle, et avec l’apparition des épidémies à coronavirus, nous sommes entrés au cours des quarante dernières années du XXe siècle et en ce début de XXIe siècle dans une nouvelle transition que favorisent de nouveaux facteurs liés à la mondialisation (9).

3- La 3ème transition épidémiologique : actuellement, l’homme traverse une 3ème transition épidémiologique marquée par la réémergence d’infections déjà connues et l’émergence de nouvelles maladies ayant la capacité de se propager rapidement du fait de l’évolution de la société.

A partir du début du XXe siècle, la révolution médicale était à la faveur de l’amélioration de l’alimentation et de l’hygiène, aux découvertes scientifiques ainsi qu’à la mise en place d’une coordination internationale en termes de prévention et de lutte sanitaire (7).

L’espérance de vie est passée alors d’une cinquantaine d’années à plus de 70 ans aujourd’hui, et même 80 ans pour les femmes. Cependant, même si les progrès médicaux ont fait reculer les maladies infectieuses, les maladies non infectieuses, chroniques ou dégénératives n’ont cessé d’augmenter depuis le milieu du XXe siècle (7).

Il s’agit de la troisième étape, nommée « âge des maladies de dégénérescence et de société ». On constate la baisse des maladies infectieuses, et une montée des maladies cardiovasculaires et des cancers, lesquels oppressent la mortalité particulièrement dans un âge plutôt élevé.

Une multitude de facteurs relatifs au mode de vie de la population humaine, les migrations démographiques et les changements environnementaux mondiaux jouent un rôle essentiel dans l’apparition de quelques centaines de nouveaux agents pathogènes zoonotiques[9] inconnus (11).

Jones & al (11) ont signalé l’émergence de 335 maladies infectieuses dans le monde, qui peuvent provenir de nouvelles souches pathogènes non reconnues (p. Ex., Grippe porcine, virus Ebola et coronavirus) ou la réémergence de souches existantes (p. Ex., Paludisme, choléra, peste, dengue, et fièvre jaune) avec une virulence accrue (11).

Il est important de noter que les épidémies apparues au 20e siècle sont quasiment toutes d’origine virale, et présentent un risque réel pour la santé de la population du globe. Par exemple ; le virus Ebola (EBOV), le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), le virus de la grippe A (H1N1), le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV), et Zika virus (ZIKV) qui ont été découverts dans la chronologie de 1976, 1980, 2003, 2009, 2012 et 2015, respectivement (11).

Ces maladies épidémiques ont la particularité de se propager rapidement à différents territoires à travers le monde, entraînant des milliers de cas d’infection et de décès. De plus, elles peuvent se propager d’une manière exponentiellement au sein de la communauté par de multiples moyens tels que le contact direct, la toux ou l’éternuement, des objets ou des surfaces contaminés ou même par une personne asymptomatique (11).

L’apparition de maladies infectieuses peuvent présenter des symptômes légers à modérés allons à des cas très graves parfois fatales. Parmi les symptômes légers il y a par exemple la fièvre, la toux, le mal de gorge, les frissons et la fatigue. Alors que les complications graves comprennent l’essoufflement, le choc septique, l’insuffisance cardiaque, la ventilation, le dysfonctionnement des organes et la mort (11).

 A présent, l’humanité est face à la maladie COVID-19 déclarée une urgence sanitaire internationale par l’OMS le 30 Janvier 2020, en raison de la gravité de la progression de cette infection, la propagation rapide à l’échelle mondiale et l’indisponibilité de moyens de diagnostic et de traitement appropriés (12).

Devant l’émergence d’un nouveau microorganisme pathogène posant un risque épidémique, plusieurs mesures devront être accomplies afin de limiter ce danger. En effet, il faut d’abord connaitre le germe en réalisant des recherches pour étudier sa structure, son mode de vie, son mécanisme de multiplication, son réservoir naturel, son mode de transmission, sa virulence, sa pathogénicité. Parallèlement, bien connaitre la pathologie et les symptômes de l’infection qu’il provoque.

Ces données aideront pour effectuer les recherches nécessaires pour inventer rapidement un matériel efficace et accessible pour poser le diagnostic, mettre en place le traitement approprié, surveiller les effets secondaires, prendre en charge les malades en risque de complication et ceux en état d’urgence,  mettre en place des méthodes de surveillance et de contrôle des patients, connaitre les mesures pour éviter la transmission et lutter contre sa propagation. Enfin en absence de traitement approprié, la fabrication d’un vaccin efficace est recommandée  le plus tôt possible.

Le COVID-19 s’est perpétuellement propagé dans le monde causant un chaos massif de la quasi-totalité des activités humaines à l’échelle mondiale, touchant plus de 213 pays, avec 113 472 187 cas d’infections confirmés et 2 520 653 décès confirmés le 2 mars 2021 (12).

Les conséquences néfastes de ce nouveau coronavirus sont favorisées par plusieurs facteurs à la fois liés à la particularité microbiologique du virus notamment son tropisme respiratoire et la transmission par les voies aériennes,  à l’évolution de la pathologie particulièrement la durée d’incubation qui va jusqu’au 14 jours en moyenne, les porteurs asymptomatiques, au mode de vie actuel de l’être humain spécialement les déplacements mondiaux par les moyens de transports aériens et terrestres facilitant une transmission très rapide dans tout le globe, et enfin aux systèmes de soins et de santé adoptés par les pays aussi bien les plus développés que ceux de faibles ressources, montrant une faiblesse au niveau de la gestion de cette crise sanitaire, spécialement le manque de moyens de protection du personnel soignant, les moyens efficace pour poser le diagnostic précoce des nouveaux cas, les moyens de surveillance des personnes en quarantaine,  l’infrastructure nécessaire pour l’isolement des patients et la prise en charge des malades en état d’urgence.

Dans ce contexte, malgré les diverses mesures qui ont été recommandées et instaurées pour limiter la propagation de ce virus à savoir le confinement, les distanciations physiques, le port des masques, l’hygiène des mains, la désinfection des locaux et des matériels. Cependant, en raison d’un manque de responsabilité, d’organisation, l’indisponibilité du matériel de diagnostic fiable et rapide, et de traitement efficace, le nombre de reproduction représenté par le symbole R0 est resté élevé chez plusieurs populations. (2,68 à 6,4jours). Les efforts de surveillance et de contrôle de l’infection au COVID-19 dans le monde sont toujours insatisfaisants et limités (12).

Cette situation d’urgence sanitaire mondiale nous mène à conclure que les systèmes de soins et santé dans le monde doivent impérativement adopter des approches plus développées et plus efficaces éventuellement dans les temps à venir (12).

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[1] La transition épidémiologique décrit l’évolution des causes de répartition de la population en relation avec l’évolution des causes de mortalité, de fécondité, d’espérance de vie et des principales raisons de décès. La perspective a ses origines dans la démographie, mais trouve un foyer conceptuel compatible en santé publique et en épidémiologie en particulier. (Abdel R Omran, (2005) The Epidemiologic Transition: A Theory of the Epidemiology of Population Change, Milbank Q. 83(4): 731–757. doi: 10.1111/j.1468-0009.2005.00398.x)

[2] Période comprise entre le mésolithique et l’âge des métaux. Larousse.fr

[3] En 1971, Abdel R. Omran était professeur d’épidémiologie à l’École de santé publique de l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill. Sa conception d’une transition épidémiologique a été l’une des premières tentatives pour rendre compte des effets des changements majeurs des services de santé et des niveaux de vie sur les schémas de maladie. Il a également fait partie de la faculté du département de santé publique internationale de l’Université George Washington à la School of Public Health and Health Services.

[4] Il s’agit de la peste qui survient suite à la piqûre de puce infectée laissant apparaitre des bubons énormes, durs et douloureux et de la fièvre ainsi que des hémorragies généralisées.

[5] Le médecin Robert Koch (1843-1910) est surtout connu pour avoir isolé la bactérie de la tuberculose, cause de nombreux décès au milieu du XIXe siècle. Il a remporté le prix Nobel en 1905 pour son travail. Il est considéré comme l’un des fondateurs de la microbiologie et a développé des critères, appelés postulats de Koch, qui devaient aider à établir une relation causale entre un microbe et une maladie.

[6] Louis Pasteur (1822–1895) découvrit que les microbes étaient responsables de l’acidité de l’alcool et proposa le processus de pasteurisation, où les bactéries sont détruites en chauffant les boissons et en les laissant refroidir. Ses travaux sur la théorie des germes l’ont également conduit, lui et son équipe, à créer des vaccins contre l’anthrax et la rage.

[7] Edward Jenner[7] (1749-1823) était un médecin anglais, pionnier de la vaccination antivariolique et père de l’immunologie. Il a découvert que l’enfant James Phipps est devenu immunisé contre la variole quand il lui a inoculé le pu prélevé de pustules de variole de vache.

[8] Alexander Fleming (1881- 1955) était un médecin-scientifique écossais reconnu pour avoir découvert la pénicilline. La simple découverte et l’utilisation de l’agent antibiotique ont sauvé des millions de vies et ont valu à Fleming, avec Howard Florey et Ernst Chain, qui ont mis au point des méthodes d’isolement et de production à grande échelle de pénicilline, le prix Nobel de physiologie / médecine en 1945.

[9] Relatifs à une zoonose ; Une zoonose est une maladie infectieuse ou parasitaire transmissible d’un animal vertébré (chien, vache, poule, cochon…) à l’Homme.

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