Alzheimer. Quand un anti-cancer aide à trouver de nouveaux traitements

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Alzheimer. Quand un anti-cancer aide à trouver de nouveaux traitements

En utilisant un médicament anti-cancer, une équipe de chercheurs américains est parvenue à bloquer, chez les souris, une enzyme à l’origine de la maladie d’Alzheimer.

Bloquer chez des souris de laboratoire certaines cellules du système immunitaire cérébrale qui détruisent l’arginine (lire en encadré), un nutriment essentiel, a empêché la formation de plaques de protéines dans le cerveau caractéristiques de la maladie d’Alzheimer.

Selon ces résultats publiés, mardi ,dans le Journal of Neuroscience par des chercheurs de l’université Duke (Caroline du Nord, Etats-Unis), il s’agit là d’une avancée, complexe mais cruciale, dans la recherche des causes de cette démence et de sa guérison. « Si la destruction de l’arginine est si importante dans le mécanisme de la maladie, il serait peut-être possible en la bloquant d’inverser cette pathologie », précise même le Dr Carol Colton, professeur de neurologie à l’Université Duke, l’un des principaux auteurs de ces travaux.

L’arginase, destructrice de l’arginine

Pour cette étude, les scientifiques ont, ainsi, utilisé des souris modifiées génétiquement il y a plusieurs années pour que leur système immunitaire soit notamment plus similaire à celui des humains. Comparativement aux autres rongeurs utilisés pour simuler la maladie d’Alzheimer, ces souris ont aussi développé des plaques de bêta amyloïde, de la dégénérescence neurofibrillaire, des pertes de neurones et montré des changements de comportement comme une perte de la mémoire. L’émergence graduelle de ces symptômes chez ces animaux a donné à ces chercheurs la possibilité d’étudier leur cerveau pendant assez longtemps pour voir comment la maladie a commencé.

Et c’est donc en étudiant les anomalies du système immunitaire tout au long de la vie de ces souris modifiées, que les chercheurs ont constaté que certaines cellules clés du système immunitaire qui résident dans le cerveau et la moelle épinière, appelées microgliocytes, les premières à répondre à une infection, ont commencé à se diviser et à changer tôt dans la maladie d’Alzheimer chez ces animaux. Ces microgliocytes ont produit une enzyme, l’arginase, destructrice de l’arginine, qui était fortement présente dans des régions du cerveau importantes pour la mémoire et aussi là où les neurones périssaient en grand nombre.

« On peut protéger les souris au moins de la maladie d’Alzheimer »

Les chercheurs ont donc tenté de bloquer l’arginase avant l’apparition des symptômes chez les souris. C’est avec un médicament expérimental anti-cancer, appelé DFMO, qu’ils y sont parvenus. Constatant alaors une réduction des plaques développées dans le cerveau des souris ainsi que de meilleures performances aux tests de mémoire. Le Dr Kan, coauteur de la recherche peut conclure : « Tout ce que cela nous suggère c’est qu’en bloquant ce processus de réduction de l’arginine on peut protéger les souris au moins de la maladie d’Alzheimer ». Il précise toutefois que « la molécule DFMO fait déjà l’objet d’essais cliniques chez des humains pour traiter certains cancers mais n’a jamais été évalué comme une thérapie potentielles contre Alzheimer »

Dans une nouvelle étude les chercheurs étudient maintenant chez des souris les effets de ce traitement au DFMO après l’apparition des symptômes d’Alzheimer pour voir s’il peut les inverser. Une étude décisive.

source : ouest-france.fr

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